Une feuille de route INRAE pour la médiation scientifique

En 2022, un renforcement du pôle Sciences en société de la DipSO a permis, avec la direction de la communication d’INRAE, la mise en place d’un groupe de travail et la tenue d’une large consultation des centres et départements de l’Institut pour définir une feuille de route « médiation scientifique » avec des axes thématiques et des publics-cibles prioritaires.

Date de publication : février 2023

La numérisation des échanges, la radicalisation de certains acteurs et l’urgence des défis agricoles, alimentaires et environnementaux, constituent une opportunité pour qu’un plus grand nombre d’individus et de parties prenantes saisissent les enjeux et défis scientifiques actuels, en prenant notamment part à un dialogue fécond avec la sphère scientifique. Dans ce contexte, le renforcement du lien avec la société est une priorité pour INRAE, qui s’inscrit dans la création de la direction pour la Science ouverte (DipSO) en 2020. L’objectif de l’Institut est de créer des relations plus étroites avec la société comprise au sens large, des acteurs intéressés dans le cadre de leurs activités professionnelles aux citoyens intéressés par les sciences. L’Institut agit ainsi en faveur de la médiation scientifique, en s’inscrivant notamment dans des dynamiques qui concernent aussi d’autres organismes de la recherche et de l’enseignement supérieur.

De quoi s’agit-il ?

De nombreux axes de travail sont d’ores et déjà investis par la DipSO depuis sa création en 2020 : ouverture des publications et des données, sciences et recherches participatives, dialogue avec le monde associatif. En 2022, un effort accru a ciblé le développement de la médiation scientifique.

Pour instruire cette question et proposer une stratégie à la direction de l’établissement, un groupe de travail composé de collègues de la DipSO, de la direction de la communication (DirCom) et de représentants des centres et départements a été créé. Il a d’abord mis en évidence la forte activité interne en matière de médiation scientifique et a produit un état des lieux donnant à voir les grands types d’activités dans lesquels des équipes INRAE sont déjà engagées. Conjointement à ce premier recueil de pratiques, est apparu le besoin d'une meilleure structuration de ces activités et d’un appui pour traiter les sujets INRAE qui concernent tous les citoyens.

Après avoir recueilli les remarques et propositions des présidents de centre et chefs de département, deux axes prioritaires se sont dégagés : la médiation autour de la compréhension de la démarche scientifique, ainsi que le traitement des « questions vives » (ce terme désigne des sujets qui font controverse autour desquels les prises de position de plus en plus vives rendent problématiques la tenue de discussions). Ils ont été présentés et débattus lors du Collège de direction de septembre 2022.

Où en est-on actuellement et qu’est-ce que cela apporte concrètement ?

La feuille de route « médiation scientifique » INRAE est désormais validée. Après quelques ajustements en cours, notamment sur la composition de la cellule « médiation scientifique », elle sera rendue publique début 2023. Au-delà d’un état des lieux et d’un plan d’actions, elle précise les compétences qui seront mobilisées pour sa mise en œuvre. Une cellule en charge de la « médiation scientifique » regroupe une grande diversité de métiers (chargés de communication des centres et des départements, scientifiques, représentants de dispositifs emblématiques, acteurs en lien avec l’enseignement, chercheur en SHS, représentants DirCom et DipSO). Un groupe de travail est quant à lui dédié aux « questions vives », constitué de représentants de la Mission Agrobiosciences-INRAE, de la DirCom, de la personne référente à l’éthique des projets, et de la DipSO.

L'année 2023 sera consacrée à la mise en œuvre des premières actions de cette stratégie. La cellule « médiation scientifique » dont l’action relève plus spécifiquement de l’axe « Compréhension de la démarche scientifique » sera chargée de recueillir et analyser les besoins exprimés par les centres et les départements, d’appuyer la mutualisation des expériences et savoir-faire, de favoriser la capitalisation des actions et connaissances produites. Elle jouera aussi un rôle de soutien aux agents concernés, par le biais de la formation et de la mise en réseau des acteurs en particulier.

Le groupe de travail pour les « questions vives » ciblera l’organisation de débats de fond sur deux questions déjà identifiées dans l’état des lieux préalable à la rédaction de la feuille de route : les biotechnologies et le bien-être animal.

Les personnes intéressées par ces sujets sont bien volontiers invitées à contacter Marie Bodeux, la responsable « médiation scientifique » du pôle Science en société de la DipSO.

Perspectives

Il est également prévu de renforcer les liens avec certains acteurs importants de la médiation scientifique au niveau national : d’abord, mieux structurer nos travaux avec l’Éducation nationale, l’Enseignement agricole et certaines associations actives dans la médiation scientifique comme l’UNCPIE ; ensuite, identifier d’autres acteurs susceptibles d’apporter des compétences complémentaires à celles développées en interne dans le secteur de la culture scientifique, technique et industrielle (CSTI), de l’éducation populaire ou des tiers-lieux.