100 % des publications en libre accès en 2030
La loi de programmation pour la recherche fixe un objectif de 100 % de publications en libre accès à l’horizon 2030. L’Institut transpose cet objectif dans son Plan d’actions 2021-2024 et doit accompagner ce changement qui a un impact sur les pratiques de publication des chercheurs.
Date de publication : février 2023
D’après l’analyse faite début 2023, le taux d’ouverture des publications INRAE de 2020 est d’environ 80 %, celui des publications de 2021 serait proche de 76 %. On observe une augmentation globale du taux d’ouverture mesuré ces dernières années qui s’accompagne néanmoins d’une forte augmentation des dépenses pour publier (Article Processing Charges, APC) et d’un recours à des revues d’éditeurs « douteux ». Ces deux constats constituent de vraies questions à traiter pour en maîtriser collectivement l’évolution.
De quoi s'agit-il
« Accélérer la diffusion et la réutilisation des résultats scientifiques » est un des objectifs de la politique stratégique science ouverte INRAE. Le mouvement du libre accès aux publications (Open Access) qui prend son essor dans les années 1990 a contribué à faire émerger différentes modalités pour rendre ces publications librement (gratuitement) accessibles et réutilisables : i) le dépôt d’une version de l’article dans une archive ouverte comme HAL INRAE, ii) la publication dans une revue qui permet une lecture gratuite mais où il peut être nécessaire de payer pour publier (frais de publication ou Article Processing Charge – APC) ; deux voies pratiquées par les auteurs INRAE.
En outre, pour notre institut qui est aussi éditeur, l’accès libre aux publications et le changement de modèle économique ne concernent pas uniquement ses revues mais également les livres. La maison d’édition Quæ fondée en 2006 par l’institut et d’autres partenaires (Cirad et Ifremer) propose ainsi un site de consultation de ses ouvrages en libre accès : Quæ Open.
Où en est-on actuellement ?
Le taux de publications « ouvertes » d’auteurs INRAE continue de croître sur la période 2017-2020 pour atteindre près de 80 % en 2020. La légère baisse de ce taux en 2021 (76 %) peut s’expliquer par les délais d’embargos susceptibles de ralentir le dépôt dans les archives ouvertes (figure 1).
Le dépôt dans HAL contribue à l’ouverture d’environ 50 % des publications (figure 2).
Les dépenses de frais de publication (APC) continuent de croître pour atteindre près de 980 000 € en 2021 (tableau 1).
2020 | 2021 | |
Nombre de publications INRAE avec APC | 326 | 535 |
Coût global des APC (euros HT) payés par INRAE | 587 140 | 970 827 |
Coût moyen APC (euros HT) | 1 801,04 | 1 814,63 |
Tableau 1 - Dépenses de frais de publication (APC) pour INRAE en 2021.
En effet, les principales revues de publication utilisées par les publiants INRAE sont de type Gold Open Acces (en orange sur la figure 3). Les vingt titres de revues les plus utilisées totalisent environ cinq mille publications (sur les 31 324 du corpus de la période 2017-2021, soit 16 %). Quatorze revues sont en accès libre (open access, en orange sur la figure 3), dont la moitié sont publiées par des éditeurs « douteux » (en rouge orangé sur la figure 3). Afin de mettre en garde les scientifiques sur les mauvaises pratiques de certains éditeurs, une fiche a été rédigée « Bien choisir sa revue de publication, c’est éviter les éditeurs douteux ».
Perspectives
Outre les actions mentionnées dans le bilan 2021 qui se poursuivent, un guide de bonnes pratiques pour atteindre 100 % de publications en libre accès a été rédigé par la DipSO fin 2022. Il a été diffusé en 2023 en complément des formations OSCAR conçues pour faciliter l’appropriation de ces bonnes pratiques.
Ce guide rappelle que tout chercheur reste libre de choisir ses supports de publications quel que soit leur modèle économique. L’Institut formule des conseils aux auteurs pour que les publications soient librement accessibles notamment :
- en déposant le texte intégral dans HAL INRAE,
- en appliquant certains principes pour limiter les dépenses pour publier
- en contribuant à des résultats reproductibles via la mise à disposition des données et des codes.
Dès 2023, l’évaluation-conseil ou les promotions s’appuieront sur la version librement accessible des articles, publiés dans les revues scientifiques et référencés dans le dossier soumis au comité via un export de HAL INRAE.